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Henri MOREL |
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http://45eri.lescahiersdhistoire.net/data/fr-articles.xml DE L'AISNE A LA SOMMENous voici donc en bordure sud de l'Aisne. Le temps est devenu mauvais. Il fait froid, il pleut et la nuit tombe vite, maintenant. Nous ne sommes toujours pas ravitaillés puisque nous changeons souvent plusieurs fois dans la même journée, d'unités qui nous emploient aux plus désagréables besognes et qui nous oublient tout aussitôt après. Le 3ème bataillon, mis à la disposition de la 8ème Division de Cavalerie, passe à la disposition du 18ème Corps d'Armée, qui le met à la disposition du 6ème Régiment d'Infanterie. Le tout en moins de 6 jours, pendant lesquels les hommes, sous la pluie et le bombardement, bivouaquent sans abri et sans ravitaillement, dans le bois de Gernicourt. Le 1er et le 3ème bataillons sont peut être un peu moins malheureux dans la boue de Roucy où ils assurent la sécurité des services du 18ème Corps qui se bat, de l'autre côté de l'Aisne, vers la Ville-aux-Bois et Craonne, c'est à dire à l'extrémité est du Chemin des Dames. Ces trois jours de misère se terminent le 17 au soir. On retrouve nos autobus à Thillois et, dans la nuit, on se dirige vers l'est, vers Reims. A Reims, changement de direction. On roule vers l'ouest. Le 18 au soir, on couche à Collonges. Le lendemain, on continue à rouler vers l'ouest et on va débarquer à Compiègne le 19. Compiègne est encombré de troupe. On nous envoie cantonner à la Croix St-Ouen où nous resterons au repos. Repos bien bref, car le 21 Septembre à 20 heures, le régiment reçoit l'ordre particulier de la 2ème Armée de se transporter immédiatement en autobus pour tenir les passages de l'Oise à Choisy-au-Bac et à Compiègne. Là, le pont de pierre a été détruit et c'est un pont de péniches et un pont de bateaux que nous allons garder jusqu'au 22 Septembre à midi, heure à laquelle nous recevrons l'ordre de partir. Une fois encore, les autobus sont là. Où vont-il nous conduire ? Depuis Reims nous avons marché d'est en ouest. Maintenant nous montons vers le nord : Montdidier, Moreuil, et nous sommes en vue d'Amiens le soir, vers 18 heures. Mis à la disposition du Général Buisson, commandant un corps de cavalerie, nous prenons la route de Villers-Bretonneux. Mais, après quelques kilomètres, nos autobus font demi-tour : le passage est impossible et on rentre à Amiens. Le lendemain matin, 23 Septembre, à 5 heures, nous remontons en autobus : nous commençons à connaître la manœuvre. Et nous voilà maintenant dirigés vers l'est, par Albert et Péronne où nous débarquons vers midi. Adieu, nos bons gros autobus verts. Nous ne devions plus vous revoir, alors qu'on commençait à si bien se connaître. On avait ses petites habitudes pour se loger, pour s'installer, pour dormir. Les conducteurs étaient devenus des copains avec lesquels on évoquait des souvenirs communs. Et puis, pour des fantassins, ne se déplacer qu'en auto, vraiment cela ne manquait pas d'originalité. Et cela nous avait permis de voir du pays : la Belgique, la poursuite après la Marne, Reims, Compiègne, Amiens, Péronne ; Nous ne devions pas être nombreux dans l'armée française à avoir fait tant de chemin et avalé tant de kilomètres.
Date de création : 19/01/2013 ! 11:23
Dernière modification : 20/01/2013 ! 21:34 Catégorie : Historique du 45e RI - Le 45e RI en 14-18 Page lue 3278 fois Réactions à cet article
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