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La nouvelle semble incroyable. Elle est accueillie avec une joie un peu contrainte et un enthousiasme un peu angoissé. Combien parmi nous n’ont jamais quitté la France, jamais traversé la mer. Mais la curiosité de l’inconnu, le désir de faire autre part quelque chose de nouveau, le prestige et la magie de l’Orient l’emportent. Notre pensée évoque de lointains pays ignorés où il nous semble que nous allons vivre une vie d‘exception, une vie hors-série, qui vaudra d’avoir été vécue.
Nous embarquons en gare d’Epernay, à 7 heures du matin. A 7 heures du soir, nous sommes en vue de Juvisy. Mais nous ne voyageons pas en rapide.
Et la preuve, c’est qu’il nous faut près de 36 heures encore pour aller de Juvisy à Toulouse. De loin nous avons aperçu Paris et nous avons vu couler la Seine, nous avons gagné la Beauce et nous avons franchi la Loire, nous avons parcouru le Berry et nous avons dépassé le Limousin. Nous avons traversé le Quercy et nous voilà sur la Garonne.
Notre route a sillonné presque tout notre pays.
Comme la France est belle, comme elle est variée, comme elle est riche. Les plaines, les bois, les vallées, les montagnes se sont succédé. Maintenant, c’est une très grande ville, une capitale, Toulouse la Rose, qui nous accueille.
Quel déchirement de quitter tout cela.
Quelle joie de penser que le lourd sacrifice qui nous est demandé servira à préserver le patrimoine de grandeur et de beauté dont nous sommes les dépositaires. Nous l’arracherons à la convoitise de l’ennemi en cherchant au loin, bien au loin, la victoire libératrice !
Pour l’instant, logés à Blagnac et à Beauzelle, à quelques kilomètres de Toulouse, on va nous transformer pour des fins nouvelles, en régiment alpin.
Tous les équipages sont remplacés par des mulets de bât dont l’utilité sera incontestable dans les sentiers de montagne.
Plus de fourgons ni de voitures de compagnie : on leur substitue de légères arabas d’Afrique dont les hautes roues passerons facilement sur les pistes d’un pays où les bonnes routes sont rares.
Comme le bivouac sera la rège habituelle, on nous apprend à monter la tente qui nous servira également pour les étés torrides et pour les hivers glacés.
Tout se fait sous les yeux et au contact d’une population délicieuse. Quand nous quittons Toulouse, le 25 Octobre, notre train démarre au milieu des vivats de la foule massée sur les ponts et le long de la voie ferrée et nous laissons derrière nous bien des souvenirs charmants, bien des tendres cœurs et bien des beaux yeux, pleins de larmes.
Le 1er bataillon va s’embarquer à Sète, sur le « Lake Michigan » ! Le 2ème et le 3ème à Toulon, sur « l’Ascania » et le « Ménominée ».
Quand le bateau du colonel Morel quitte le port, on déploie le drapeau, face à la France. La garde rend les honneurs, la musique joue le Chant du Départ et la Marseillaise.
Ceux qui s’en vont sont au garde-à-vous, regardant la terre qui s’éloigne et saluant longuement la Patrie pour laquelle ils vont se battre au loin.
Pour ceux de Toulon, cantonnés dans l’Arsenal au milieu des torpilleurs et des cuirassés qui disent la puissance de notre marine, leur émotion est semblable quand ils gagnent la pleine mer. Tandis que s’estompent la Rade et les côtes de Provence, les cœurs se serrent et battent un peu plus vite.
Tous ces hommes aussi vivent une heure poignante entre toutes, celle qui va les jeter au loin dans l’inconnu où l’on ne reviendra peut-être pas, mais où on fera tout pour sauver la France.
L’histoire du 45ème d’Infanterie sur le territoire national allait alors se terminer, héroïque et bien remplie.
Ses destinées en Serbie et en Macédoine ne devaient pas être moins belles ni moins glorieuses, puisqu’elles allaient s’achever, après des mois de luttes et de misère, dans l’apothéose finale de la Victoire.


Date de création : 19/01/2013 ! 14:43
Dernière modification : 16/03/2013 ! 07:13
Catégorie : Historique du 45e RI - Le 45e RI en 14-18
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