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Henri MOREL |
DANS LA MONTAGNE - La région que nous abordons dès le lendemain est couverte par les dernières pentes du massif du Gandac. Nous allons la franchir en des progressions successives qui, depuis la plaine du Vardar, vont nous amener au contact de l'ennemi aux environs de la frontière gréco-serbe. Dans la matinée du 8 Mai, nous traversons le village d'Izvor. C'est la dernière agglomération qu'il nous sera donné de voir pour de longs mois: la montagne qui nous attend ne nous permettra plus d'autre spectacle que celui de ses pentes, de ses ravins, de ses rocs et de ses torrents. L'altitude n'est pas encore très élevée que déjà la nature des collines se révèle d'une déconcertante brutalité et d'une impraticabilité presque complète. Les rochers et les pierres paraissent être,si l'on peut dire, la seule végétation; et les quelques rares buissons épineux, les quelques maigres genévriers piquants que l'on peut découvrir viennent renforcer encore la farouche désolation de ces lieux désolés.
L'eau a séparé les unes des autres les hauteurs qui nous dominent formant des vallées profondes aux parois taillées à pic. Le Kotza-Dére dont nous suivons le sinueux passage n'a pas 2 mètres de large ni 50 centimètres de profondeur. Mais ses étroites rives se heurtent tout C'est en remontant le Kotza vers sa source, en direction de l'Ouest, et en le dépassant vers le Nord par l'occupation des pentes qui le surplombent, que nous allons chercher le contact avec les Bulgares.
A vrai dire, nous en sommes encore assez loin. Ceux-ci ont mis à profit le temps de l'installation du camp retranché salonicien pour organiser des lignes solides sur les monts de la frontière gréco-serbe. La Ljumnica est une petite rivière torrentueuse coulant à quelques kilomètres au nord du Kotza-Déré où nous nous trouvons. Une chaîne de dures collines l'en sépare. C'est là que, dès le 9 Mai vont se situer notre activité et nos efforts. Les directives que nous recevons sont précises. Elles se résument en 3 points : reconnaissance du terrain, ocoupation, amélioration des communications avec l'arrière. Pour les chefs, il s'agira avant tout de "découvrir" le pays. Il n'y a pas de cartes de cette région inconnue et sauvage. Et il ne faut pas aventurer le régiment sur ce sol tourmenté où la surprise et le guet-apens seraient si faciles. On partira donc, dans chaque unité, avec un topographe improvisé et un pionnier élevé au rang d'ingénieur pour s'assurer du relief, déterminer les positions à occuper et les points à surveiller, étudier les cheminements à emprunter et les pistes à construire. Une partie de la troupe garantira la sécurité des chefs qui avancent et des camarades qui suivent. L'autre améliorera les sentiers qui nous amènent à pied d'oeuvre, afin de faciliter le passage des mulets et des arabas du ravitaillement. La nuit, on ira occuper les sommets reconnus pendant le jour. Des éléments de tranchées suffisants pour résister à une première attaque seront aussitôt creusés., Enfin, de progression en progression, on atteindra la ligne bulgare, en face de laquelle on s'installera de façon plus solide et plus stable. Tel est, en gros, le schéma de notre avance. C'est à l'entour du Mont Maurel que nous allons, peu à peu, en effectuer la réalisation. . - Les premières avances, faciles du fait de l'ennemi qui se dérobe et qui retire, au fur et à mesure, ses éléments de pointe, sont rendues extrêmement pénibles par la chaleur. Si les Bulgares ne nous causent pas trop d'ennuis, il n'en est pas de même du climat et de la maladie qui vont se révéler les fléaux de l'été 1916.
Date de création : 19/01/2013 ! 15:06
Dernière modification : 05/12/2013 ! 19:20 Catégorie : - Le 45e RI en 14-18 Page lue 3369 fois |