17 Juin 1915
Le régiment travaille activement toute la nuit à l’aménagement de la position et à la création des barrages dans les boyaux enlevés par le 8e cie du 148e
Toute la journée nos tranchées de 1ère ligne (principalement en X et Y) sont soumises à un bombardement intermittent et assez violent.
Vers 23 heures vive fusillade sur les travailleurs
En fin de journée le commandant MOREL reçoit l’ordre de remplacer dans la position conquise , les btns du 148e fortement éprouvés.
Le 2e btn (cdt STRAUSS) à droite, le 3e btn (cdt BAUDOIN) à gauche. Le btn RAUSCHER vers le boyau de l’œuf et les transversales et en réserve et chargé du transport du matériel.
L’équipe de grenadiers du 1e btn et principalement celle du sergent GUYOT se fait distinguer en gagnant à coups de grenades 60 m de boyau en L et V et en y établissant un barrage qui est maintenu par le sergent GUYOT est cité à l’ordre de l’armée.
Pendant la nuit combats violents de torpilles, grenades et fusillades intermittentes.
On travaille avec fièvre à l’organisation de la position et à la relève des blessés et des cadavres.
18 Juin 1915
Continuation des travaux d’une façon intense
Dans la matinée le colonel NIESSEL accompagné du commandant MOREL visite le secteur et prescrit des travaux urgents. Toute la journée on travaille principalement à aménager les barrages en L et V.
Transport du matériel et évacuation des blessés et du matériel ramassés dans les boyaux et tranchées.
Les allemands bombardent nos tranchées et envoient de nombreuses torpilles. A 23h 45 vive fusillade et canonnade , puis vers minuit relève des 7e et 8e cies par 2 cies du 1e btn (3e et 4e)
19 Juin 1915
Continuation des travaux rendus difficile par la fusillade intermittente . Dans la nuit presque toutes nos positions ont été organisées défensivement par : placement de fils de fer et chevaux de frise.
Le matin visite du secteur par le colonel NIESSEL qui se montre satisfait.
Vers 10 heures violent bombardement de torpilles et d’artillerie lourde sur les tranchées du 2e btn au nord de L.V causant des morts et blessés, détruisant les parapets de tir.
Pertes de la nuit et de la journée 7 tués , 24 blessés.
Soirée très agitée, bombardement incessant. Vers 20 heures calme relatif.
Dans la nuit relève des 2 dernières cies du 2e btn par les 1e et 2e cies.
20 Juin 1915
Nuit assez agitée, le travail est poussé activement mais est entravé par le tir continuel des allemands sur les travailleurs ; plusieurs tués et blessés.
Le colonel NIESSEL visite le secteur et se montre satisfait du travail exécuté.
Dans la matinée les cadres d’un btn de zouaves reconnaissent le secteur et l’ordre de relève du 2e Btn parvient au commandant MOREL vers 11h et les ordres de détail sont donnés.
Le général GEROME arrivé la veille prend le commandement de la brigade et le colonel LORILLARD reprend le régiment tandis que le commandant MOREL commende le 1e btn (secteur de droite)
La 8e brigade s’installe à SAINT CREPIN et le colonel avec l’E.M du régiment et le 2e btn cantonnent à SAINT ETIENNE près de PIERREFONDS où se trouve le 148e
Le 2e btn est relevé à partir de 18h, les sacs sont repris au passage du bivouac SAINTE CROIX est accompagné d’une partie du T.C et de la C.H.R il gagne SAINT ETIENNE par SAINT CREPIN BREUIL CUISE LA MOTTE GENAUCOURT, arrivée à SAINT ETIENNE vers minuit, le cantonnement est préparé.
Dans le secteur de QUENNEVIERES les 2 btns du 45e qui tiennent les tranchées sont en lutte à un violent bombardement qui dure une partie de la nuit. Une attaque allemande en masse compacte est repoussée par le btn de droite (1e btn)
Pertes : 1 tué 24 blessés.
21 Juin 1915
Le btn BAUDOIN (3e) est relevé par 1 btn des zouaves. La relève se termine vers 3h du matin, le btn reprend les sacs à SAINTE CROIX et se met en route vers RETHEUIL, 2 km S .E de SAINT ETIENNE.
Les hommes sont assez fatigués par suite du travail fourni. Repos complet au cantonnement de RETHEUIL où le btn arrive vers 13h.
Le colonel NIESSEL et le Général DE BONNEVAL commandant la brigade des zouaves
Visitent le secteur de QUENNEVIERES et sont particulièrement satisfait du travail considérable fourni par le btn MOREL
L’après midi violent bombardement qui se continue toute la nuit ainsi que des combats de grenades
Pertes 4 tués 17 blessés.
22 Juin 1915
Toute la nuit combat intense à coups de grenades devant les barrages.
Pertes : 2 tués, 1 blessé
Dans la matinée le commandant MONDIELLE du 3e zouave visite le secteur et la relève du 1e btn est décidée. Elle doit commencer à partir de 16 heures. Le btn doit bivouaquer à SAINTE CROIX où il constitue la réserve de la 74e brigade
Repos dans les cantonnements Arrivé de monsieur le capitaine BORREY affecté au 45e et qui prend le commandement de la 8e cie
23 Juin 1915
A l’issue des affaires de QUENNEVIERES le général NIVELLE commandant la 51e division et le général commandant le 35e corps d’armée général EBENNER adressent à la 8e brigade et au colonel 45e des lettres de félicitations . Le commandant MOREL et le capitaine BAURES en font surtout l’Objet .
Des propositions pour citation sont faites en faveur des militaires qui se sont particulièrement distingués « ordre de la 8e brigade n°3 » « ordre du régiment n°50 »
Rien de changé, les 2 btns sont au repos à RETHEUIL SAINT ETIENNE
Le 1e btn toujours au bivouac SAINTE CROIX en réserve de la 74e brigade.
Copie de l’ordre général n° 161
Le général commandant la 6e armée exprime sa complète satisfaction aux troupes du 35e corps qui ont pris part aux combats des 7 et 8 juin.
L’enlèvement sur 1 kilomètre de front et 1000 mètres de profondeur de trois lignes de tranchée avec deux centres de résistance importants, la mise hors service de 3 canons, la prise de 20 mitrailleuses, d’un matériel considérable, de 300 allemands dont 1 officier et 28 sous officiers et surtout la destruction totale des bataillons qui étaient en face de nous ont montré à l’ennemi ce que valent les troupes de la 6e armée et ce qui l’attend dans les prochaines rencontres.
Tout le monde a été à hauteurs de ses obligations, tous ont vaillamment contribué aux brillants résultats obtenus. Le commandement par une préparation parfaite, l’artillerie par l’utilisation de toutes ses ressources et par l’appui constant qu’elle a donné à l’infanterie.
L’infanterie et le Génie par leur élan magnifique, leur courage dans l’assaut et leur ténacité contre les contre attaque.
Le Général Commandant l’ Armée est heureux de porter ce beau fait d’armes à la connaissance des Corps d’Armée qui n’ont pas eu l’honneur de marcher, mais dont le tour viendra.
P.O le Chef d’Etat Major au Q G le 9 juin 1915 BRECART
Signé le general DUBOIS commandant la 6e armée
Le 20 Juin 1915
Copie de l’ordre n° 83
Le 6 Juin les troupes des 37e et 61e divisions ont remporté sur l’ennemi à QUENNEVIERES une brillante victoire.
Depuis avec l’aide de la 8e brigade et du 42e d’Infanterie, elles ont maintenu leurs conquêtes contre les assauts furieux et répétés d’un ennemi considérablement renforcé et pourvu d’une formidable artillerie.
Malgré les fatigues déjà endurés pendant la période de préparation des attaques, toutes les troupes ont montré une endurance , un courage et un esprit de sacrifice , une valeur guerrière au dessous de tout éloge.
Le Général commandant la 61e division , fier d’avoir eu l’honneur de conduire au feu de si belles troupes, leur adresse sa haute félicitations et l’expression de sa reconnaissance émue.
Il s’incline respectueusement devant ceux qui sont tombés au champ d’honneur
Tous ont bien mérité de la patrie
Signé NIVELLE
24 Juin 1915
Le général GEROME visite le cantonnement de la 8e brigade (2 btns)
Le 1e btn est toujours au bivouac de SAINTE CROIX
25 Juin 1915
Rien de changé.
A 16h revue de la brigade par le général GEROME et remise des décorations à PIERREFONDS
Lq croix de guerre est remise au sergent GUYOT
Le 1e btn est relevé. Il quitte le bivouac à 19h pour rejoindre RETHEUIL où son cantonnement est préparé. Il y arrive vers minuit .
Au Q.G le 25 Juin 1915
Le Général EBENER commandant le 35e Corps d’Armée à Mr le Général commandant la 8e brigade d’Infanterie
A la suite des combats du 16 Juin, auxquels la 8e brigade a pris part, je vous prie de vouloir bien exprimer toute ma satisfaction aux 148e et 45e régiments d’infanterie pour le dévouement, l’endurance et l’énergie dont ils ont fait preuve pendant le temps qu’ils ont passé sous mes ordres.
Le colonel NIESSEL commandant le secteur de droite de l’attaque au sud de QUENNEVIERES, m’a particulièrement signalé le Commandant MOREL du 45e. Cet officier supérieur a exercé d’abord le commandement de son régiment , puis du 17 au 21 juin, celui de la position conquise et enfin celui du btn de droite de cette position. I a montré dans des moments difficiles, des qualités remarquables de calme et d’intelligente activité.
Le colonel NIESSEL m’a également signalé le capitaine BAURES du 45e qui, dès son entrée en ligne, à l’aile sud de la position y a réalisé de rapides et sérieuses améliorations.
Je joins mes félicitations personnelles à celles du colonel NIESSEL et je vous serai obligé de tenir compte au commandant MOREL et au capitaine BAURES dans les propositions dont ils pourront etre l’objet , de leurs belles conduites aux affaires de QUENNEVIERES.
Signé EBENER
Copie conforme à Mr le chef de bataillon MOREL du 45e Rgt d’Infanterie
Le général GEROME commandant la 8e brigade d’infanterie
Général GEROME
26 Juin 1915
Tout le régiment est réuni dans les deux cantonnements de RETHEUIL et SAINT ETIENNE
A 11 heures, les ordres pour le départ arrivent de la brigade
Le régiment doit s’embarquer à partir de 15 heures en gare de MORIENVAL
Le fractionnement se fait ainsi
E.M et 2e btn à 15h
3e btn à 18h
1e btn à 21h
Itinéraire par VILLERS COTTERET
Déparquement à FISMES à 23h où le colonel reçoit l’ordre stationnement de la 8e brigade dont l’E.M se trouve à VANDEUIL
E.M , 2e btn, C.H.R , C.M à HOURGES
1e btn à VANDEUIL avec le T.R
3e btn à UNCHAIR
27 Juin 1915
Vers 2h arrivée du 3e btn à UNCHAIR
Vers 6h arrivée du 1e btn à VANDEUIL
La 8e brigade se trouve groupée et réunie à la 243e brigade (84e et 284e) pour former la 122e D.I sous le commandement du général LARDERNELLE dont l’Etat Major est à BRANSCOURT.
Repos complet, nettoyage des hommes.
28 Juin 1915
Le régiment est au repos dans ses cantonnements
Des demandes de renfort et de matériel sont faites pour combler les pertes subies.
29 Juin 1915
Remise en mains des unités. Exercices de détail. Repos
30 Juin 1915
Rien de spécial
Continuation de la remise en main du régiment . Exercices de bataillon