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PERONNE


Nous voici donc à Péronne où nous attend un ordre du Général VIGY commandant la 82ème Division d'Infanterie : Deux bataillons du 45ème se porteront sur Maisonnette, au sud de Péronne, sur la rive droite de la Somme.

Un bataillon gagnera le mamelon situé à 1500 m, au N,E, de Brie . On nous faisait, en somme, occuper des positions de soutien au sud de Péronne.
Mais cet ordre n'a pas encore reçu d'exécution que l'on apprend que la 1ére Division de Cavalerie est violemment prise à partie au nord-est de Péronne, à Templeux-la-Fosse et que nous allons avoir mission de défendre les abords nord-est de Péronne.

Le 1er et le 2ème Bon occupent le front Bussu-Maison Rouge, barrant la route Templeux-Péronne. Le 3ème Bon, un peu plus au sud, est à Doingt, à la disposition du Général de cavalerie CORVISART.
A 13h15 un ordre émis du Moulin de Péronne prescrit au 45ème de se porter en avant de Bussu-Maison Rouge, vers un bois jointant le village de Buire.
Le Colonel GRUMBACH donne comme objectif au 1er Bon la corne sud ouest du bois de Buire, au 2ème Bon la corne sud est du même bois.
Le 1er Bon progresse assez rapidement, mais dés qu'il débouche à la corne du bois, une violente fusillade éclate. Les hommes tombent, mais on avance quand même et une compagnie arrive aux abords de Briencourt, à 2kms à l'est de Bussu. Mais elle doit s'arrêter devant des tranchées et se coucher sous le feu d'infanterie.

Le 2ème Bon a avancé, lui aussi et il a atteint son objectif du bois de Buire.
Mais à 17heures, les allemands contre-attaque avec une brutalité extrême. L'artillerie pillone le bois de Buire. On voit les fantassins s'avancer en ligne serrées, se levant, se couchant comme à la manœuvre tirant en une fusillade abondamment nourris, alors que nous, nous n'avons plus de cartouches.

Le Commandant BOURDIEU, du 1er Bataillon reçoit une balle dans le ventre. Il meurt dans les bras de ses hommes, dont il avait forcé l'admiration par ses vertus héroïques.

Les deux bataillons, débordés par le feu et le nombre, se replient légèrement. Leurs pertes sont sévères : un quart de l'effectif.
Pourtant à la tombée de la nuit, on n'a guère lâché que quelques centaines de mètres de terrain.
Le 1er Bon est au sud de Buire, le 2ème Bon, le 2ème Bon occupe l'espace compris entre le bois des Trois Baquets et le Bois des Flaques.

Le 3ème Bon n'a pas eu grand chose à faire dans sa position de Doingt où il s'est maintenu.
A 18 heures, un ordre daté du Mont-Saint-Quentin prescrit de tenir à tout prix les positions occupées. A tout prix ! Il ne reste pas huit cartouches par homme, car le train de combat n'a pas marché aussi vite que les autobus !

La situation est tragique. La nuit est profondément noire.

Tandis que l'on reste sur place, l'ennemi avance. Au Bois des Flaques, on est nez à nez avec les allemands dont on entend les conversations et les commandements. A Doingt, la voie ferrée seule nous sépare.

A 20h 30un premier ordre de repli arrive, prescrivant de garder simplement les abords est de Péronne.

A 23h, un officier de l'Etat-Major de l' Armée apporte l'ordre de se dérober vers le nord-ouest en direction d' Albert.
Péronne était abandonné : la vigueur de la contre-attaque ne laissait aucun doute sur l'importance de la manœuvre ennemie.

Le décrochage se fait dans un silence émouvant. L'obscurité nous favorise. Les allemands ne tirant pas, ignorant si ce sont pas les leurs qui continuent leur avance. Et il fait si noir que quelques mètres suffisent pour nous fondre dans la nuit.

On évite la traversée de Péronne et les 3 bataillons se rassemblent vers Cléry, au nord-ouest de la ville. On atteint au petit matin Hardecourt-aux-Bois d’où l'on se dirige sur Ovillers-la-Boisselle, la Boisselle et Thiepval, où on cantonne le 24 septembre.





 

 


Date de création : 19/01/2013 ! 11:24
Dernière modification : 22/01/2013 ! 17:06
Catégorie : Historique du 45e RI - Le 45e RI en 14-18
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