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2 Décembre 1915


L’ordre d’opérations n° 37 est communiqué. Il fixe le détail des opérations de la journée du 3  et le dispositif qui doit être réalisé en fin de marche.

Ci-joint copie de cet ordre.

3 Décembre 1915


1 – Bataillon PY et bataillon BAUDOIN  C.M. 45e  et C.M 8e Brigade

Le 2 au soir le Général LEBLOIS commandant le groupement des 57e et 122e divisions a envoyé le message téléphonique suivant : « Venez me voir vendredi »
En exécution de l’ordre 54313 du 1e décembre, le premier jour du journal de repli est donc le 3 décembre 1915.
Notre ligne n’a pas subi de modifications depuis la veille. Les btns PY et BAUDOIN  2 Cies de mitrailleuses tiennent le front : cote 213 KUKURIKANI, tête de pont de GRADSCO sur la Cerna PALIKURA RIBARCI MONASTIR TRISTANI SIVEC inclus (liaison avec le 148e ).
Le Lieutenant Colonel donne les ordres suivants : « Le premier jour du journal de repli est aujourd’hui vendredi 3 décembre »
Accusé réception sera transmis par message téléphoné  sous la forme « Reçu ordre du 3 ».
Envoi est fait aux chefs de bataillons des ordres particuliers les concernant.

Ordre pour le commandant BAUDOIN :
« Le Commandant BAUDOIN prendra toutes les dispositions  pour assurer l’ordre particulier ci-joint et rendra compte au Colonel.
Le drapeau sera pris par une compagnie du 3e bataillon.
Il règlera le mouvement de la compagnie de mitrailleuses.
Il enverra aujourd’hui son groupe d’éclaireurs pour reconnaitre la piste NEGOTIN TREMMICK.
Le groupe sera porteur d’un ordre pour la compagnie de TREMMICK ainsi conçu :
 «  Préparez un guide pour conduire le détachement de TREMMICK à DEMIR KAPU. »
Les éclaireurs reviendront ensuite à NEGOTIN embranchement de la route de KORU pour prendre le détachement.
Dans les documents du journal de repli  remplacer :      1er jour par 3 décembre
                                2e        par 4
                                3e          par 5.
A partir de la réception du présent ordre, tout passage d’habitants au travers de notre première ligne, dans un sens ou dans l’autre, sera absolument interdit. On fera feu sur tout individu venant soit du dehors soit du dedans.
Les campements des troupes qui devront faire mouvement le 3 au soir partiront le 3 après la soupe du matin. Ils seront composés
1° du campement règlementaire,
2°  de toutes les bêtes de somme dont on n’aura pas besoin jusqu’au dernier moment.
3° de jalonneurs doubles dont un porteur de lanterne d’escouade.
Le commandant du campement postera lui-même ses jalonneurs doubles sur les endroits difficiles ou de distance à distance. Il leur dira à quelle heure allumer les lanternes.
Dans la nuit du 3 au 4 d’après le temps ou  la troupe s’approchera d’eux, temps que le commandant du campement calculera à peu près d’après celui de son propre passage et en sachant à quelle heure part la troupe.
Si ces jalonneurs sont bien placés ils faciliteront beaucoup la marche par la nuit noire qu’il fera.
N’abattre les tentes le 3 qu’à la dernière minute.
Tout détachement arrivant à la destination prescrite par l’ordre de repli en rendra compte aussitôt par exprès s’il en a le moyen, au Général commandant la 57e D.I. à DEMIR KAPU indépendamment du compte rendu qu’il fera à son chef immédiat.
Emplacement à occuper en fin de mouvement :
    E.M. 45e à MILETKOVO
    8e brigade à MIROVCA
    Bataillon OLIVIER à PETROVO
Alimentation au moyen des vivres distribuées et sur le pays
A partir de DEMIR KAPU toutes les troupes d’infanterie feront mouvement par voie de terre avec leurs attelages.
A partir de DEMIR KAPU le bataillon BAUDOIN rejoindra le 5 au matin MILETKOVO
Le 148e fera mouvement le même jour.
Le bataillon PY fera mouvement dès qu’il aura été libéré.
On suivra la piste de la rive droite du Vardar. La voie ferrée doit être empruntée obligatoirement   du Kl     123 au kl 121.600
                115 au     114.600
                113 au     112.600
En dehors de ces points qui seront marqués par des poteaux indicateurs il est expressément interdit d’emprunter la voie ferrée.
Pour éviter les accidents, le service du Génie fera placer des signaux qui donneront les renseignements nécessaires au commandant de colonne. »

Dans la nuit du 2 au 3, favorisés par un brouillard épais qui se maintient pendant la matinée, quelques Bulgares ont pu traverser la Cerna à la nage sans que nos patrouilles s’en aperçoivent.
Le matin seulement, peu avant 11 heures, ces Bulgares sont signalés dans un petit bois situé en contre bas de nos positions au bord de la Cerna entre RIBARCI et MONASTIR dans le secteur de la 7e compagnie (Lieutenant JOBARD)
Le capitaine PY dès que l’alerte fut donnée vers 11h 30 à SOPOT, donne l’ordre au  lieutenant JOBARD d’attaquer les Bulgares et d’essayer de les rejeter à l’eau.
Lui-même se porte personnellement sur MONASTIR, avec ses éléments de réserve,  soient un peloton de la compagnie JOBARD et deux sections de la C.M.B.
Mais les Bulgares ne pourront être attaqués à l’arme blanche.
L’artillerie ennemie non contre battue (puisque nos dernières pièces avaient quitté leurs positions dans la nuit du 1er au 2)  protège les éléments de son infanterie tapis dans le boqueteau, par un feu incessant qui redouble de violence dès que nos hommes se montrent.

Durant toute la journée nous devons nous borner à empêcher l’ennemi de filtrer en le maintenant dans le petit bois. Nos forces vont d’ailleurs avoir à fournir un gros effort pour arrêter les entreprises des Bulgares qui paraissent vouloir forcer le passage de la Cerna. Ils ont évidemment connaissance du départ de notre artillerie et leurs compagnies évoluent dans la plaine au nord de notre secteur, dans un ordre parfait, hors de portée de fusil venant de GRADSCO, rive gauche du VADAR, BRUSEVICA, CIRCOVO et se dirigeant vers la Cerna principalement vers ROSOMAN et MONASTIR.

Dès 11 h la lutte d’infanterie devient générale et les bulgares procèdent à un violent bombardement de nos positions. Une pièce d’artillerie, installée à 1500  mètres au nord du pont de chemin de fer de GRADSCO prend nos lignes en enfilade. A partir de 12 h la ferme de PALIKURA et les tranchées avoisinantes les secteurs de RIBARCI et de MONASTIR sont bombardés sans arrêt et il est permis de se demander si une vive attaque sur RIBARCI ne va pas surgir de ROSOMAN qui fait vis-à-vis à ce village.

Mais la principale tentative de passage se dessinera au gué de MONASTIR sur lequel on voit se diriger plus de deux compagnies. Les premières sections ennemies proviennent par petits paquets jusqu’aux environs du gué. Elles y seront arrêtées par les feux des sections BREUNER et BEDIN (de la compagnie MARLIER) qui se cramponnent énergiquement à la rive. Tout le monde résiste d’ailleurs énergiquement sur tout le front, conformément à l’ordre  «  tenir coute que coute jusque 17 heures »

Le feu de nos mitrailleuses contribue puissamment à disperser les groupements ennemis qui apparaissent un peu partout sur la rive gauche de la Cerna, en particulier devant le petit bois de MONASTIR où les Bulgares cherchent, avec grand courage, à se renforcer sur la rive droite, en faisant passer les nageurs un à un le long d’une corde qu’ils ont tendue la nuit.
Il semble qu’ils aient pu faire passer environ une centaine d’hommes.

Le Colonel envoies à 16 h 30 le message suivant au Général commandant la 8e brigade : « D’après renseignements transmis par les compagnies de 1ère ligne et des colonnes aperçues se dirigeant vers le sud et une canonnade ininterrompue pendant toute la journée , j’ai l’impression que l’ennemi tentera cette nuit ou demain à la 1ère heure le passage de la Cerna.  Prière de transmettre ce renseignement au Général commandant la 57e  D.I. »

A la tombée du jour les Bulgares qui ont éprouvés des pertes sensibles ralentissent le tir de leur artillerie et nous laissent un certain répit , mis aussitôt à profit  pour évacuer les blessés, avant de commencer le mouvement de repli . Celui-ci peut avoir lieu avec facilité et conformément aux ordres donnés.
Le bataillon BAUDOIN , avec le C.M 45e se dirige sur DEMIR KAPU, par KORU NEGOTIN, voie ferrée.
Le bataillon PY avec la C.M.B sur KAVADAR en passant par SOPOT.
Le mouvement a lieu par une nuit noire, sur une campagne couverte de neige, et longtemps nos hommes voient derrière eux, se reflétant sur la blancheur des vallonnements, la lueur des incendies de la ferme de PALIKURA et des meules de paille de KORU , auxquelles nous avons mis le feu en partant.
Les gros approvisionnements en orge, blé et maïs de la ferme de PALIKURA avaient été jetés à la rivière deux jours auparavant.
Les nombreux troupeaux de moutons, bœufs , les petits chevaux, ânes dirigés sur NEGOTIN et le sud.
Grâce aux retranchements et à l’ habilité de nos hommes à profiter des replis du terrain nos pertes pour la journée ont été légères : 3 tués, 6 blessés, 3 disparus.

Train régimentaire :
Le train régimentaire et tout le matériel non indispensable a été dirigé sur GUEVGUELI

2 – Bataillon OLIVIER


La compagnie MICHEL est à TREMMICK pour travaux de route. Les trois autres compagnies sont à la gare de KRIVOLACK pour aider aux embarquements.
Pertes : 4 tués, 5 blessés , 2 disparus .

Glossaire

OLIVIER Louis François 2ème Classe

Présentation

Date de naissance:

 12/03/1891

Lieu de naissance:

 Cuts

Département:

 Oise

Classe:

 1911

Matricule au corps:

 3533

Lieu recrutement:

 Compiègne

Date du décès:

 30/09/1914

Lieu du décès:

 Maricourt

Département:

 Somme

Cause du décès:

 Disparu au combat déclaré décédé par jugement déclaratif

Date de transcription:

 23/12/1920

Lieu de transcription:

 Cuts

Département:

 Oise

Fiche Mémoire des Hommes

 Olivier Louis

Informations complémentaires

 


Date de création : 14/02/2010 ! 21:33
Dernière modification : 14/02/2010 ! 21:59
Catégorie : JMO-1914 à 1919 - Campagne d'Orient
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