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Henri MOREL |
La première guerre mondiale à Boninne(< abbé Declaye dans l'ouvrage : "Paroisse Saint Lambert à Boninne 1245-1995, 750 ans de la vie d'une paroisse dans le Namurois" - résumé) Suite à la déclaration de la guerre, des soldats de toutes les armes vinrent à Boninne pour organiser la résistance contre l'envahisseur allemand. Au début août, divers soldats se concentrèrent à Boninne et dans les environs soit pour s'entraîner, soit pour faire des travaux de défense.
Des tranchées furent faites en vitesse dans les jardins à travers le village. L'église, quant à elle, fut réquisitionnée et, dans le clocher, un poste d'observation et un poste téléphonique furent intallés afin de communiquer avec le fort de Marchovelette. L'état major était installé à la ferme occupée par les époux Gouy-Hucorne.
C'est le vendredi 20 août vers 10 heures que le fort de Marchovelette fut bombardé sans interruption jusqu'au dimanche 23 août à 15 heures. La résistance fit preuve de beaucoup d'héroïsme. Le fort habritaient plus de 400 personnes dont des médecins, des infirmiers, un abbé et des instituteurs.
Le dimanche vers 14 heures 30, un éclat d'obus atteignit une charge de poudre et il en résulta une énorme explosion. Une demi heure plus tard, le drapeau blanc fut hissé sur une des coupoles. Les tirs cessèrent et les troupes ennemies arrivèrent mais n'osaient guère approcher vu que des explosions continuaient à l'intérieur. Au dessus du fort, la garnison assista à la fin de la bataille de Boninnes. Plusieurs blessés furent emmenés à l'hôpital du couvent des Soeurs de la Providence à Champion. Quant aux hommes valides dont des ambulanciers, ils furent envoyés en Allemagne et entassés dans des wagons à bestiaux à la gare de Huy. Ils arrivèrent le jeudi 27 au camp de Munster-Lager après être restés trois jours et trois nuits debout. Là, ils restèrent cinq jours sans pain et sept jours sans couchage. Le 28, trois autres ambulanciers namurois arrivèrent au camp ainsi qu'un aumônier catolique qui y célébra la messe deux ou trois fois par semaine. Mais le prêtre n'avait pas d'autel pour célébrer le Saint Sacrifice. C'est dans une grande misère que les prisonniers y vécurent plusieurs mois durant.
Boninnes a énormément souffert du bombardement. Placé durant trois jours dans la ligne de feu, le village reçut peut-être plus d'obus encore que le fort de Marchovelette lui-même.
L'église fut fortement touchée (voir carte postale ci dessous). Le premier boulet fut lancé le vendredi 21 vers 10 heures 30 et s'écrasa dans la cour de la ferme Gouy. Dès cet instant, l'édifice fut bombardé de trois côtés à la fois. Plusieurs bâtiments du village furent touchés par ces assauts et certains immeubles furent même incendiés. Dès le jeudi soir, la plupart des villageois quittèrent le village. L'abbé Declaye resta, avec sa famille, dans la cave du presbytère jusqu'au samedi 22 vers 4 heures. Une heure plus tard, il était avec sa famille à Champion. Seules quelques personnes restèrent au village. L'abbé Declaye rentrat à Boninne le 28 août.
Après les bombardements
C'est donc le dimanche 23 août vers 2 heures 30 que les Allemands arrivèrent en nombre considérable à Boninne et mirent le feu à bon nombre de maisons. Les rares villageois restés chez eux furent un peu molestés par les Allemands, conduits, en partie jusque Bouge et retenus prisonniers jusqu'au lundi 24. Environs 65 maisons furent sinistrées. Le 23 août, quatre personnes trouvèrent la mort.
Dès son retour le 28 août, l'abbé Declaye se rendit compte des dégâts causés à l'église. Triste spectacle que celui qui se trouvait sous ses yeux. Le grand autel n'avait pas été beaucoup atteint. Au sein du village, les Allemands avaient pillié les maisons.
Le Conseil de Fabrique se réunit le 6 septembre pour délibérer sur la situation et pour trouver une solution afin d'assurer l'exercice du culte au sein de la paroisse. Dès lors, il en résulta que des travaux auraient été trop onéreux et une chapelle provisoire, en planches, fut construite la dans cour du presbytère.
Boninne, qui avait déjà beaucoup souffert en 1914, se vit arracher à la réquisition de Namêche le 23 novembre 1916, trente-deux de ses "enfants". Ces hommes avaient entre 17 et 43 ans. Ils revinrent par petits groupes à l'exeption de Jean Heusling qui mourut, de misère et de faim, au camp de Cassel en février 1917.
Après l'armistice du 11 novembre 1918, la commune de Boninne fut avertie que des baraquements pour l'église et pour l'école étaient à sa disposition. A la mi-janvier de 1920, la nouvelle église provisoire (voir carte postale ci-dessous) de Boninne fut aménagée.
Date de création : 16/11/2010 ! 16:21
Dernière modification : 16/11/2010 ! 17:58 Catégorie : - Page lue 2919 fois |