Recherche
Abonnez-Vous
Pour avoir des nouvelles de ce site, inscrivez-vous à notre Newsletter.
36 Abonnés
 ↑  
JMO-1914 à 1919
 ↑  
Découvrir
 ↑  
Amicale 45e RI
 ↑  
Historique du 45e RI
 ↑  
Nous Contacter
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

 ↑  
Recherche
Recherche
 ↑  
Remerciements

Henri MOREL
Catherine DELAMARRE
Jacques LANGON
Vincent SCARNIET
Jacky TAVOLA
Jean Claude PONCET
Bernard DEVEZ
Jean François MARTIN
Stéphan AGOSTO
Rémi HEBERT
Marie France MULET
Catherine GOFFIN
Alain POISOT
Denis MILHEM
Vincent LE CALVEZ
Marc BENOIT
Marcel HOUYOUX
Xavier BOCE
Laurent SOYER
Odile TIZON
Marie-Jeanne TROUSSIERE
Daniel TILMANT
François VERMAUT
Benoît JEANSON
Pierre MASSAULT
Lionel LEMARCHANT
Yves VUILLIOT
Gérald SANTUCCI
Benoît VERGER
Chantal KOOB/LEFIN
Paul LEFIN

 ↑  

rss Cet article est disponible en format standard RSS pour publication sur votre site web :
http://45eri.lescahiersdhistoire.net/data/fr-articles.xml

LA MIETTE – LE CHOLERA – L'AUTOBUS – 20 Août – 24 Septembre 1915

45e_RI_Autobus_Berry_Au_Bac.jpg

Source: Journal de bord de Jean-Charles Derrien, 45e d'infanterie

http://www.europeana1914-1918.eu/

Pour l'instant, il s'agit d'aller occuper un secteur différent et notre séjour au Bois Blanc n'aura guère duré.

 

On part par des boyaux larges et profonds qu'on baptise, Dieu sait pourquoi, boyaux de cavalerie et on traverse par une modeste passerelle le canal latéral à l'Aisne. Quelques mètres plus loin , c'est l'Aisne qu'on franchit, un par un, sur un pont de tonneaux pittoresque et tremblant. Après un trajet qui nous semble interminable, dans de fastidieux boyaux, nous atteignons une toute petite rivière, la Miette, à droite et à gauche de laquelle nous allons garnir les tranchées.

 

Notre nouveau secteur est un secteur fragile. Les tranchées sont creusées dans un sable qui s'effrite et se désagrège à la main.

 

On étaie comme on peut ce terrain instable, par des claies surtout, qu'on garnit de sacs de terre.

 

Mais notre vrai travail consistera à préparer cet avenir que l'on sent très proche et qui fait l'objet des conversations de tous : l'imminente attaque.

 

Nous sommes maintenant au nord-ouest de Berry au Bac, presque e contact avec ce village fameux qui a eu si souvent les honneurs du communiqué. Serons-nous de ceux qui écriront une nouvelle page de son histoire ?

 

Les travaux n'arrêtent guère de jour ni de nuit. On élargit les boyaux d'accès, on crée des places d'armes, on fortifie la seconde ligne, on installe à la Pêcherie un centre de mitrailleuses à l'abri des plus forts bombardements.

 

Ceux-ci ne nous font pas défaut, d'ailleurs. Ce sont principalement des obus de 210 que nous recevons par rafales, pendant des heures et c'est surtout le Mont Doyen, un tout petit mouvement de terrain, tout jaune, tout sablonneux qui paraît exciter l'artillerie ennemie.

 

Quand le feu se calme un peu les tranchées sont jonchées d'éclats d'obus dont certains, allongés, déchiquetés, acérés et tranchants ont jusqu'à 50 cm de longueur tandis que d'autres, lourds et trapus, ont un poids de plus de 10 kgs.

 

Parfois, il n'y a que des dégâts matériels. D'autre fois il y a une grosse casse en tués et en blessés et l'occupation du secteur va se révéler finalement extrêmement coûteuse en hommes.

 

Le 2 Septembre nous sommes relevés par le 411ème R.I.

 

La nuit est d'une impénétrable profondeur. Des trombes d'eau s'abattent sur nous, transformant les boyaux en cloaques où l'on patauge, jusqu'à mi-jambe. On franchit en sens inverse l'Aisne et le canal et on arrive dans des bois qui dominent la rive gauche de la rivière entre Gernicourt et Berry au bac, le Bois des Geais, le Bois de la Marine, et le bois de Grand Ballay. Nous allons y séjourner quelques jours qui ne seront pas des jours de repos. Car il faut intensifier la préparation de l'attaque. Et toutes les nuits, les hommes retournent en ligne pour continuer les travaux de terrassement. Ils en reviennent, au petit matin, exténués de fatigue et un peu moins nombreux qu'au départ.

 

C'est à ce moment que le Colonel Lorillard qui, depuis Janvier 1915, était à la tête du régiment, va nous quitter pour raisons de santé, et être remplacé par le Lieutenant-Colonel Morel qui, depuis de longs mois, commandait le 1er bataillon du 45ème.

 

Quand bous redescendons aux tranchées, nous occupons, toujours dans le même secteur, des emplacements un peu à droite de ceux que nous avions tenus à la Miette : c'est le secteur de l'Autobus.

 

Cet autobus est une vieille connaissance. C'est nous qui l'avons laissé là en Septembre 1914

après qu'une panne l'eût immobilisé.

Depuis il est resté en bordure de la route 44, en plein « no mans land ». Il n'a plus de vitres. Ses tôles ont été percées de centaines de balles et d'éclats d'obus. Il se dresse au-dessus des tranchées, fantastique, hallucinant et dérisoire.

 

Le travail d'aménagement du secteur se poursuit maintenant sans arrêt, à longueur de journée. Les boyaux de circulation sont transformés en boyaux d'accès rapide et facile, les « boyaux de cavalerie ». Les places d'armes sont agrandies. Les dépôts de munitions sont améliorés et renferment un énorme matériel. Les abris cavernes, les postes de commandement, les postes de secours croissent en nombre ; Mais surtout les sapes et les parallèles de départ sont ardemment poussées. La 3ème parallèle a été terminée le 20 Septembre, la 4ème le 22 Septembre.

 

Ces préparatifs inquiètent l'ennemi, d'autant plus que c'est presque dans ses fils de fers que l'on travaille. Il réagit par sa mousqueterie et par son artillerie. Il nous gêne considérablement et nous cause chaque nuit des pertes sensibles, 10 à 20 hommes par bataillon. On se demande même comment les pertes ne sont pas plus graves tant on œuvre en de périlleuses conditions, sous une pluie de mitrailles.

 


Date de création : 19/01/2013 ! 14:40
Dernière modification : 20/08/2014 ! 21:52
Catégorie : - Le 45e RI en 14-18
Page lue 2910 fois
Précédent  
  Suivant


Réactions à cet article

Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !